11.10 - AU COEUR DU HAUT-ATLAS / IMILCHIL 2200M

« Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… Elle est mortelle "

Paulo Coelho

Trop facile !

Du retard à l'allumage…..A 2200m, pas da Wifi ni de réseau télephonique, en panne......

TINGHIR>IMILCHIL/121km

Un éclectisme indéniable de paysages, de couleurs et de sensations pour une étape qui décoiffe. Tout près de Tinghir, nous pénétrons dans les gorges du Todra, plus étroites et plus sauvages que celles du Dadès. Elles s'étendent sur 50km et comptent parmi les plus belles du royaume et furent couronnées stars dans 3 films : "Lawrence d'Arabie", encore….."La poudre d'escampette" et "100000 dollars au soleil". Quel succès ! D'un commun accord, nous décidons de partir tôt pour éviter la cohue de touristes dans les gorges et faire ainsi des photos nos Anciennes.

Aujourd'hui, peu de kilomètres à parcourir pour prendre pourtant de la hauteur. Tinghir est à 1430m et Imilchil se situe sur un plateau à 2200m. Notre mission ? remonter les gorges du Todra, puis franchir le Tizi-n-Tihrerhouzine, un col à 2700m. Nous sommes prévenus, une petite laine s'impose à portée de mains d'autant que pour la 1ère fois depuis notre arrivée, le temps est nuageux.

Précision importante : Mohamed, le patron de l’hôtel d’Imilchil où nous séjournons ce soir a promis à nos G.O de nous retrouver à l'hôtel Saghro et de nous servir de guide pendant toute l'étape. Il prône le tourisme naturel dans son hôtel et la préservation de la région. Détenteur d'une licence en écologie, il milite pour un tourisme responsable grâce à son association qui s'implique dans l'amélioration de la vie très dure des habitants et des nomades de la montagne.

Mohamed, passionnant

Avant de nous engager dans les gorges, petite halte pour admirer les villages de la palmeraie de Tinghir.

Petit arrêt à la "source des poissons sacrés" que nul Marocain ne se risquerait à pêcher d'où leur taille hors normes. Selon la légende, cette source d'eau chaude serait née d'un marabout qui aurait frappé une fois le rocher de son bâton pour le faire jaillir et une seconde fois pour faire apparaître les poissons. Elle est belle mon histoire, non ? Alors promis je vous en raconterai d'autres dans peu de temps. Puis nous nous sommes dérouillés les jambes en découvrant la palmeraie. Mohamed nous a tout dit quant à la production de dattes des palmiers femelles.

Un peu plus loin, nous parvenons à la partie la plus étroite des gorges. Arrêt obligé pour immortaliser nos Triumph à côté de l'oued, dans un décor grandiose de roches en camaïeu d'ocres. La couleur beige de la TR3 bretonne de nos amis Yves-Henri et Philippe se marie parfaitement avec celles de ce paysage. 

J'ai envie de vous les montrer "en vrai"

Au hasard de ce chaos de roches, le village rocailleux de Tamtatoucht, perdu à 1800m, un nom qui sonne bien, vous ne trouvez pas ? Depuis que la route est goudronnée, son offre d'hébergement et de petits restaurants a explosé, et alors, dès que le guide du Routard en a recommandé certains, ces derniers font tout pour se faire remarquer du passant. Un exemple ? 

Si vous souhaitez recycler votre Triumph !

A Âït Hani, 2000m, tous encouragent les  braves Triumph en vue de la montée du Tizi-Tihrerhouzine (2660m) qui peut rivaliser avec l'Iseran (2764m). Heureusement, depuis un bon moment, nos polaires nous protègent de la fraîcheur pour ne pas dire du froid. Au thermomètre de la Miata de Jaja et Michel, 19° !

Pour le déjeuner, Mohamed nous a réservé un gîte d'étape créé par une française pour financer son association d'aide aux peuples des montagnes. Extraordinaire moment et repas précédé d'un petit apéritif en terrasse. Regardez. 

Pas de succulent repas sans sieste réparatrice .... Bizarre, il n'y a que des représentants du sexe masculin !

Petite marche digestive ensuite pour rejoindre une belle cascade sur le chemin, d'anciennes mines de sel.

Une fois toutes nos Triumph parvenues au sommet, il faut bien redescendre vers Imilchil, notre étape du jour. Malheureusement à 20km, la Spitfire s'arrête net, on craint un joint de culasse "pété". Le 4X4 tracte la petite jusqu'à Imilchil. Colette est exemplaire dans le dur exercice de remorquage. Chapeau bas mon amie !

Nous logerons dans 2 maisons d'hôtes car "le collier d'Ambre" celle appartenant à notre guide ne possède que 9 chambres. Nous sommes donc tout seuls dans cette maison simple, mais propre et tellement accueillante. Le reste de l'équipe dort à la "Kasbah Adrar", tout à côté. Demain RV est pris avec le mécano du village.

Avant d'aller goûter ce repas, juste quelques informations sur Imilchil qui regroupe une vingtaine de villages berbères pour une population de 8000 habitants et qui doit devenir le siège du parc national du Haut-Atlas oriental. D'ailleurs Mohamed est très engagé dans la protection de la nature et le développement d'un tourisme responsable. Il traduit cette implication dans la devise de son  établissement "Préservons la culture et la nature, agissons pour une montagne propre". On ne peut qu'être d'accord avec lui. Si vous avez 5', consultez son site http://imilchil-collier-dambre.com/

Nous dînons tous au restaurant de l'Adrar, où la patronne nous a mitonné un méchoui maison. Miam, miam....

Ah, dernière précision avant de vous quitter. Outre son célèbre "moussem" (fête, festival) annuel (je vous en parle demain), Imilchil est réputée aussi pour le tissage de la laine, si serrée qu'il est impossible au vent de la traverser, on comprend bien, la moyenne des températures n'excède pas 12°c le jour et certains hivers, il peut geler à -20°C. 

Je vous laisse. Désolée pour cet article un peu accouché dans la douleur….
A demain.